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LACTALIS Une nouvelle association d'éleveurs asyndicale

Des éleveurs motivés pour défendre une alternative au projet de la FNPL.

Parce qu'ils refusent la mainmise de la FNPL sur les négociations avec Lactalis, des éleveurs de l'Ouest viennent de se constituer en association.

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Les initiatives des producteurs pour se regrouper émanent d'éleveurs affirmant leur indépendance vis-à-vis du syndicalisme, mais force est de constater que beaucoup sont investis dans les FDSEA. Souvent houleuses, les discussions avec Lactalis apparaissent de plus en plus pilotées par la FNPL. Une situation qui ne peut convenir à l'ensemble des 14 500 livreurs de l'entreprise. Il n'est donc guère surprenant de voir émerger une nouvelle démarche, résolument asyndicale. Une vingtaine d'éleveurs bretons viennent de créer une association (association des laitiers Lactalis Ouest). « Tous anciens livreurs d'Entremont, nous avons volontairement rejointLactalis », témoigne l'un d'eux, Michel Desfontaine, éleveur dans le Morbihan. « Pour nous, un contrat est individuel par définition », renchérit le président de l'association, Ronan Jacques, également morbihannais. La signature d'une tierce partie n'a donc pas lieu d'être.

Cette analyse est aujourd'hui partagée par les responsables d'au moins trois groupements de producteurs : Lactalis Laval (950 producteurs), Bridel (1 750 producteurs) et l'Association des producteurs laitiers Normandie Perche (300 adhérents). « Nous représentons des éleveurs de toutes tendances syndicales. Nous tenons à la relation de confiance construite depuis des dizaines d'années avec Lactalis. La FNPL va trop loin dans son acharnement à dénigrer l'entreprise », affirme Denis Tandé, président du groupement Bridel. Tous reconnaissent que le contrat est perfectible. « Les jeunes et les investisseurs qui le souhaitent devraient pouvoir contractualiser sur une durée plus longue, précise Joël May, président de l'association normande. Mais à quoi bon se battre sur des détails comme le fait la FNPL ? »

Pour eux, l'absence d'impératif de saisonnalité comme de double prix ou encore les possibilités de cession de contrat et la livraison non exclusive sont autant d'atouts appréciables.

Enfin, sur le point clé de la gestion des volumes, l'association veut de la transparence. « C'est la laiterie qui définira le volume dont elle a besoin », précise Jean-Michel Yvard, président du groupement de Laval. Pour lui, le rôle du syndicalisme se limite à donner des priorités de répartition au sein de l'interprofession ou des bassins. Mais ensuite, l'arbitrage doit se faire en fonction des contextes locaux. Il est clair que la gestion administrée des quotas a laissé des traces. Pas question de laisser le syndicalisme remettre une usine à gaz en place pour l'après 2015. « Nous aspirons à une certaine liberté, et nous voulons des perspectives d'avenir. Pourquoi vouloir uniformiser les règles ? »

Deux OP peuvent coexister

Ces éleveurs visent la création d'une OP non commerciale à l'échelle du grand Ouest, qui serait un vrai partenaire de Lactalis. L'objectif est de peser suffisamment pour pouvoir renégocier certains articles et faire vivre le contrat. Si les membres de l'association ont signé leur contrat, les responsables de groupements ne donnent pas de consignes. « Chacun est libre mais il nous semble important d'offrir une alternative au projet de la FNPL. »

PASCALE LE CANN

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